Page:Sue - Plik et Plok, 1831.djvu/335

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rate roulait à ses pieds, abattu d’un coup de hache.

— Et surtout, s’écria-t-il, ne faites feu que lorsque nous serons bord à bord ; qu’au moment où les Anglais iront pour sauter sur notre pont, nos canons leur crachent au visage, et vous verrez que ça les vexera, soyez-en sûrs !

À cet instant même, les deux navires s’abordèrent. Ce qui restait de l’équipage anglais était dans les haubans et sur les bastingages, la hache au poing, le poignard aux dents, prêts à s’élancer d’un bond sur le pont du brick.

Un grand silence à bord de l’Épervier

— Away ! goddam, away ! Lascars, cria le capitaine anglais, beau jeune homme de vingt-cinq ans, qui, ayant eu les deux jambes emportées, s’était fait mettre dans un baril de son, pour arrêter l’hémorrhagie, et pouvoir commander jusqu’au dernier moment.

— Away ! goddam ! répéta-t-il.

— Feu, maintenant, feu sur l’Anglais ! hurla Kernok.

Alors tous les Anglais s’élancèrent sur le brick.

Les douze caronades de tribord leur vomirent à la face une grêle de piastres, avec un fracas épouvantable.