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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

La première observation qui se présente à la vue de ces recensements ou des registres de l’état civil, ou même des actes des notaires, est la différence dans l’orthographe des noms des personnes. Nous devons faire remarquer au lecteur que cela ne tire pas à conséquence puisqu’il n’existe aucune règle pour fixer l’orthographe des noms. De plus, comme les pièces en question ne sont jamais écrites par les individus qu’elles concernent, l’épellation varie au caprice de celui qui tient la plume. Mais il y a davantage : les signatures des personnes elles-mêmes changent d’un document à un autre. C’est ainsi que Jean Godefroy devient Jan godefroi, J.-B. Godefroid, ou encore De Lintot, de Lincto, lintot. Tous ces noms représentent le même homme. Tel qui est nommé le sieur Mouet dans le corps d’un acte, signe Moras tout court. Un habitant est appelé Gaillarbois dans un état de marchandises à lui livrées ; sa signature au bas de la pièce se lit Houdan ; il faut savoir que Houdan et Gaillarbois sont une seule et même personne, mais l’acte n’en parle pas. Nous avons très souvent rencontré des documents dressés avec grand soin, par exemple des commissions d’officiers, où le nom de la personne intéressée figure sous deux ou trois formes d’orthographe : Pecody, Pecaudy, Pecaudi répondent au nom de M. de Contrecœur. En présence de ces difficultés, nous préférons ne rien modifier ; car ce serait créer en quelque sorte des noms nouveaux.


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