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!6i! SUSPENSION DE LA GUERRE DE tA COÂLftÏON.

envoyés, et, le 2 juillet, toute cette affaire fut réglée à l’amiable. On convint d’abord de répondre à la note du 29 juin que la diète n’avait jamais eu la pensée d’exclure pour toujours la Prusse des négociations, mais que, pour le moment, le comité n’était autotisé à traiter qu’avec la Russie seule. Sievers céda dès le premier mot, et comme Buchholz soulevait une vive opposition, il finit par avouer que tels avaient toujours été les ordres du gouvernement russe et la volonté expresse de l’impératrice. Mais il promit en même temps, sur ce qu’il avait de plus sacré, qu’aussitôt après la conclusion du traité russe il obtiendrait des pouvoirs pour le traité prussien, qu’il ne laisserait présenter aucune autre affaire aux délibérations de la diète, et qu’il accélérerait la conclusion de ce traité par tous les moyens qui seraient en son pouvoir. Buchholz, quoique très-désagréablement surpris, n’avait aucun moyen de résister il chercha à se consoler par la pensée que ce retard laisserait aux Polonais le temps de se calmer, et qu’ensuite la délibération marcherait plus vite. Le roi Frédéric-Guillaume déclara que c’était très-fâcheux, sans doute, mais qu’il fallait savoir faire la part de la vanité féminine quant aux ministres prussiens, ils n’y pouvaient rien non plus, cependant ils commencèrent à se mener de l’amitié de la Russie et à prédire des malheurs de toute nature.

Sievers suspendit aussitôt les mesures sévères qu’il.avait ordonnées il .fit mettre en liberté les députés qui avaient été arrêtés, et permit même qu’ils remplissent plusieurs séances de la ’diète de leurs plaintes au sujet de ses usurpations de pouvoir. ’Poninski, neveu du maréchal, présenta contre l’arrestation de ses collègues une protestation que toute la diète adopta, mais ,dont le maréchal défendit l’insertion au procès-verbal. L’installa.iion du comité fut encore retardée de quelques jours, d’un côté parce que beaucoup de députés voulaient qu’on leur forçat la ’inain, de l’autre par suite des obstacles que Kossakowski chercha à susciter à l’envoyé russe. Le 12 cependant Sievers prit les mesures nécessaires pour arriver à une conclusion. Il commença -par menacer d’expulser de l’assemblée tous les rebelles et les agitateurs, puis, le 16, il déclara qu’il allait faire occuper par les troupes russes les terres de tous les récalcitrants, confisquer les revenus de l’État et retenir la solde des soldats polonais. Ces