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LUTTES DE PARTIS ENTRE LES JACOBINS. Ml

DE SYBEL. u.–31

Les choses en étaient là lorsque Danton, de retour de son voyage, rentra a Paris. Aussitôt il soutint activement les efforts de Robespierre; il fit décider par la Convention qu’aucune mascarade religieuse ne serait désormais admise dans la salle de la représentation nationale, en même temps qu’il demanda une sévère enquête contre les conspirateurs soldés par l’étranger, la limitation du système de la terreur aux coupables avérés, et un plus vigoureux déploiement du pouvoir gouvernemental. Il souleva quelque opposition lorsqu’il parla de traiter plus doucement les faibles et les gens qui étaient restés étrangers à tout parti (4); toutefois la Convention rendit le décret qui lui était demandé. Robespierre, qui voulait avant tout une loi sur le pouvoir du Comité de Salut public, avait donc atteint son but. BillaudVarennes avait déjà proposé cette loi lel8; mais alors, la Convention l’avait renvoyée au Comité pour qu’elle fût mieux élaborée. Ce qui caractérise le mieux les progrés de la réaction, c’est que, à dater du 29, tous les articles en furent discutés sans provoquer d’opposition, et que, le 4 décembre, elle fut acceptée dans son ensemble. Par cette loi, tous les fonctionnaires étaient placés sous la surveillance immédiate du Comité de Salut public, auquel les ministres devaient rendre compte chaque semaine de ce qui s’était passé dans leurs départements respectifs; de plus, la police et les mesures révolutionnaires étaient confiées aux Municipalités et aux Comités révolutionnaires, sous la surveillance des administrations de districts qui devaient recevoir directement leurs instructions def deux Comités gouvernants. Le point le plus sensible aux Héber tistes fut qu’à Paris les comités révolutionnaires de chaque sec tion n’étaient plus soumis à la Municipalité, mais directement ao. Comité de Sùreté générale. Venaient ensuite une foule d’autres décisions, tendant toutes à limiter l’indépendance des Municipalités, à l’anéantir même, et à faire de celles-ci les simples organes des deux Comités du gouvernement. Les armées révolutionnaires qui n’avaient pas été formées par la Convention furent dissoutes, ou, si l’on en laissa subsister quelques-unes, elles furent soumises à la discipline militaire et toute action judiciaire ou de police leur (1) Le ~/oN!7i’M’ tronque la phrase, par égard pour les terroristes de la Convention.