Page:Tailhade - Quelques fantômes de jadis (1920).djvu/28

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d’ailleurs se souvenir ni des hontes ni de la gloire. Verlaine avait disparu du champ un peu étroit de son esprit. On la disait fiancée à je ne sais quel rond-de-cuir. C’était Marie-Louise appelant Neipperg « le Général ».

On narrait toutefois de sinistres histoires. Un jour que, pris de boisson, Paul Verlaine se querellait avec sa femme, il avait empoigné leur enfant au berceau et, le tenant suspendu hors de la fenêtre (ils habitaient un cinquième), faisait le simulacre de le jeter sur le pavé, si Mathilde ne venait à résipiscence. La mère, affolée, promit tout ce que demandait l’ivrogne, mais ne consentit plus désormais à faire « le geste qui pardonne ».

Quand Sagesse apprit au monde le nom de Paul Verlaine, que la Bonne Chanson et les Fêtes galantes avaient manifesté seulement à quelques artistes avertis, le Parnasse agonisait.

Leconte de Lisle, ce « bibliothécaire pasteur d’éléphants », comme disait, sans révérence, un jeune de cette époque, menait boire son dernier troupeau de buffles, empaillait son ultime jaguar.