Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/180

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distinctifs. Ses ordonnances sont grandes et faciles ; jamais des lignes désagréables n’y fatiguent les yeux, mais on n’y trouve jamais cette intéressante simplicité qui touche : elles excitent l’admiration, l’étonnement, et cette sorte de plaisir que l’on éprouve en voyant de grands spectacles, des choses extraordinaires, des cérémonies magnifiques, des marches triomphales. Il semble qu’il se plaisoit particulièrement à peindre tout ce que Louis XIV aimoit à voir. Ses groupes sont disposés aisément, noblement ; ils présentent toujours de belles lignes et de grands effets ; ses figures sont bien ajustées ; il ne se piquoit pas d’une scrupuleuse exactitude dans le costume, mais il ne l’ignoroit pas, et il n’en prenoit que ce qui convenoit à son goût. Quoiqu’il y ait un peu de lourdeur dans l’exécution de ses draperies, et dans leurs agencemens, elles sont toujours jetées d’une manière grande, riche et tout-à-fait à lui. Son dessin est savant, il a de la correction, de l’originalité ; les formes en sont nobles ; mais on leur reproche, avec raison, d’être un peu lourdes, et elles n’ont pas tout l’intérêt et toute la variété de la nature. Sans doute occupé de tant d’ouvrages à la fois, il n’avoit pas le temps de la con-