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MARSEILLE


La mer est une vierge, bleue sous le bleu pâle du ciel, dans la bordure de roches blanches. Quelle divine couleur, la plus chaste et la plus éclatante, si pure, si riante, si aimable…, la robe de soie parée et lustrée d’une fiancée, la plus belle des femmes. L’âpre tranche des rochers de marbre avive encore la teinte délicieuse ; ils font saillie avec une blancheur mate sur l’azur rayonnant. Au-dessus, la grande coupole, pâle à force de splendeur, s’arrondit, enveloppant tout dans sa lumière.

Ce qui augmente encore cette beauté, c’est la structure de la roche ; on dirait des morceaux de marbre, cassés puis collés ensemble