Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/198

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nécessaire est un rapport d’identité, qu’il y a dans tout objet, contingent ou non, des termes identiques, et que partant on peut tirer de tout objet des propositions nécessaires. Faute d’analyser les idées, il ne voit pas qu’une proposition universelle est un rapport entre deux abstraits, qu’il y a des abstraits dans toute chose particulière, et qu’ainsi, de toute chose particulière, on peut tirer des propositions universelles. Faute d’analyser les idées, il ne voit pas que l’idée d’un objet infini n’est que l’idée d’un objet fini, jointe à la connaissance de la loi ou cause intérieure qui, en excluant de lui toute limite, le prolonge au delà des termes que nous apercevons ; et il ne remarque pas que cette loi, étant générale ou abstraite, peut se tirer par abstraction de la moindre partie de cet objet fini. Faute d’analyser, il déclare l’analyse impuissante ; elle se venge en lui imposant l’obligation de fonder sa théorie capitale, et par suite toute sa philosophie, sur deux pétitions de principe, et sur deux équivoques de langue.