Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/377

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une cause, lorsque dans le même individu les conditions changent, les opérations doivent changer précisément de manière à ce que la décomposition puisse encore s’accomplir. Or, cette prédiction est vérifiée par l’expérience. La grenouille à l’état de têtard est aquatique, et respire par des branchies ; devenue adulte et terrestre, ses branchies s’effacent ; elle respire par la peau et par les poumons. Certaines larves de diptères respirent l’air par des tubes, et leurs nymphes devenues aquatiques respirent l’air de l’eau par des faisceaux de branchies attachés au thorax. Tout au contraire, d’autres larves respirent par des branchies caudales, et leurs nymphes par des tubes. Là variation d’une opération et d’un organe subordonné entraîne et détermine la variation des autres. Il y a mille faits semblables, ou plutôt, comme tous les animaux subissent des métamorphoses, il y a un nombre infini de faits semblables. Donc, quand les conditions changent, la nécessité du dépérissement détermine des changements appropriés dans les opérations et dans les organes. Donc du dépérissement on peut déduire pour un même individu les changements d’une série de faits.

Donc le dépérissement est la cause d’un groupe de faits.

Nous voilà délivrés d’un second groupe ; l’objet va se simplifiant : de tant de faits, il ne nous en