Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/74

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idées mêmes, produits élaborés de l’intelligence, venant à être réfléchis ou contemplés successivement par le moi sous des modifications sensitives diverses, ou avec un sentiment variable de l’existence, triste ou pénible, agréable ou facile, se proportionnent jusqu’à un certain point à ces variations, quant aux degrés de clarté ou d’obscurité, de mobilité ou de persistance, de confiance ou de doute, qui impriment à ces idées un caractère particulier et comme une physionomie propre[1]. » Voilà un fait bien désigné, n’est-ce pas ? l’écriteau est clair ? on découvre du premier coup de quel phénomène il a parlé ? Indiquez-le-moi, si vous pouvez. Et je ne vous ai cité que son meilleur ouvrage. Si je vous mettais les autres devant les yeux, que serait-ce ? Tenez, débrouillez ce grimoire : « Il y a immédiation entre l’aperception immédiate de la force constitutrice du moi et l’idée de la notion de mon être au titre de force absolue, par la raison que je pense et entends la réalité absolue de mon être, de la même manière que j’aperçois ou sens immédiatement l’existence individuelle et actuelle du moi[2]. » Savez-vous ce que c’est que cette philosophie ? Un charivari

  1. . Tome IV, p. 136.
  2. De L’aperception immédiate, p. 18.