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aux filles Sainte-Élisabeth, où elle est encore logée au dehors avec son petit train. L’intendant de M. d’Alais lui alla offrir mille écus pour son deuil. Elle lui demanda de la part de qui : « De la mienne, dit-il. — J’ai déjà mon deuil, répondit-elle, et si j’ai à recevoir ce qui m’appartient, j’entends que ce soit de ceux qui me le doivent et non d’autres. » L’année d’après on transigea avec elle à huit mille livres par an. Elle eut quelque chose de la cour, car elle n’a rien de sa maison[1].

  1. Françoise de Nargonne, qui avoit épousé le duc d’Angoulême le 25 février 1644, mourut, cent trente-neuf ans après son beau-père Charles IX, le 10 août 1713, à l’âge de quatre-vingt douze ans. Boursault dit en parlant d’elle, en 1702, dans une de ses Lettres : « Peut-être depuis les premiers âges où les hommes vivoient si long-temps, n’y a-t-il eu de bru que madame d’Angoulême qu’on ait vue dans une pleine santé plus de six-vingts ans après la mort de son beau-père. Quelque longue que sa vie puisse être, elle en a toujours fait un si bon usage, qu’elle mourra avec plus de vertus que d’années. » (Lettres nouvelles de M. Boursault, Luxembourg, 1702, pag. 50.)