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LE DUC DE SULLY[1].


On a dit, et soutenu, qu’il venoit d’un Écossais nommé Bethun, et non de la maison des comtes de Béthune de Flandre. Il y avoit un Écossois archevêque de Glascow qu’il traitoit de parent. Par sa vision d’être allié de la maison de Guise par la maison de Coucy, issue, dit-il, de l’ancienne maison d’Autriche, comme s’il réputoit à déshonneur d’être parent de l’empereur et du roi d’Espagne, il alla s’offrir à MM. de Guise contre M. le comte de Soissons. Le Roi[2] lui manda par M. du Maurier, huguenot, depuis ambassadeur en Hollande, qu’il le rendroit si petit compagnon, qu’il lui feroit bien voir que la maison de

  1. J’ai tiré la plus grande part de ceci d’un manuscrit qu’a fait feu M. Marbault, autrefois secrétaire de M. Duplessis-Mornay, sur les Mémoires de M. de Sully, dont il montre presque partout la fausseté pour les choses qui concernent l’auteur. J’ai extrait de cet écrit ce qu’on n’oseroit publier, quand on l’imprimera. (T.) — Si nous avions besoin de prouver que les Mémoires de Tallemant ne sont pas une reproduction fastidieuse des autres Mémoires du temps, il nous suffiroit de citer à l’appui de notre assertion l’article Sully. Certes, ce ministre y est peint sous un jour tout nouveau. Est-il également vrai ? Nous sommes très-portés à croire qu’un peu de passion a pu parfois rembrunir le tableau ; mais il ne nous paroît pas moins constant par les mots cités par Tallemant, de Henri IV sur Sully, mots qui portent évidemment le cachet de ce prince, que, fort attaché à son ministre dont il appréciait l’habileté, Henri IV regardoit son dévoûment et ses services comme loin d’être complètement désintéressés.
  2. Henri III.