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lectourois un dévoué protecteur : dans les stances intitulées Clytie qui ouvrent le recueil (p.3-8) et qui lui ont donné leur nom, il l’exalte en ces termes reconnaissants :

 
Grand Bertier, l’amour de mon Prince,
De qui toute cette province
Prend les volontez pour des loix,
C’est toy dont la grandeur couronne mes services,
Aussi ie te veux rendre en tous mes sacrifices
L’honneur que ie te dois.

Lacarry, dont les rimes sont toujours très riches, ajoute en une dernière strophe :

 
C’est toy qui fait monter ma gloire
Sur les aisles de la Victoire.
Aussi te promets ie en ce iour
Que ton nom et celuy du grand Dieu qui m’enflamme
Seront les seuls objets qui mettront dans mon ame
Le respet et l’amour.

On sait que Clytie est le nom de la jeune fille qui fut aimée, puis abandonnée par Apollon et dont la métamorphose en héliotrope a été (livre IV, vers 255-269) chantée par Ovide. Lacarry a célébré en vers élégants et harmonieux les sentiments de Clytie. Voici le langage qu’il met sur les lèvres de son héroïne :

 
Père des Œillets et des Roses,
Createur des plus belles choses,
A la fin i’ay brisé mes fers :
Amour qui reconnoit ma constance infinie
A vaincu ta rigueur, malgré la tyrannie
Des maux que j’ay soufferts.

En une si belle conqueste
Tous les Dieux courent à ma teste,
Tous nos chams se parent de fleurs :