Page:Tamizey de Larroque - Une petite gerbe de billets inedits : Beaumarchais, sa femme, Mme Campan.djvu/11

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M. et Mme De la Rue, neveu et nièce de notre excellente Sœur, vous font la même invitation[1].

[P.-S.]. Il faut envoyer chercher Me Delépine avec précaution, afin de sauver une trop forte secousse, a notre pauvre sœur, votre belle-mère. Nous nous en rapportons a vous[2].


II

Au citoyen Raguet Lépine
Horloger
Place des Victoires-Nationales, au coin de la rue des Fossés-Montmartre


Le 29 vendémiaire, an 7.

Nous partageons bien vivement vos peines[3], mon

  1. La fille de Beaumarchais avait épouse Louis-André-Toussaint Delarue, né à Paris le 1ernovembre 1768, mort dans la même ville le 1er juin 1864, à quatre-vingt-quinze ans. Nous allons retrouver Eugénie de Beaumarchais dans la lettre suivante.
  2. Sur Beaumarchais, outre les Mémoires de Gudin, si bien publiés et si bien annotés par M. Tourneux, celui peut-être de tous nos érudits qui connaît le mieux le XVIIIe siècle, il y a et il aura toujours deux ouvrages à citer, celui de M. de Loménie (1856) et celui de M. Eugène Lintilhac (1887). Autour de ces deux noms principaux, on aurait bien des noms à rappeler, noms d’éditeurs, de biographes, de panégyristes, de critiques, de bibliographes, notamment ceux de MM. d’Arneth, Gabriel Audiat (Bulletin critique), Bauquier, Bettelheim, Paul Bonnefon, Maurice Chévrier, Henri Cordier, Louis Farges (Revue critique), Édouard Fournier, F. Gaillardet (qui a donné douze lettres inédites de notre homme dans les Mémoires sur la Chevalière d’Éon), d’Heilly, Paul Huot, Mathurin de Lescure, de Marescot, Sainte-Beuve, Saint-Marc Girardin, Eugène Tavernier (Mémoires de l’Académie d’Aix), Villemain, etc.
  3. Au sujet de la mort de sa fille. Voici un billet du peintre Boze chargé de faire le portrait du petit ange envolé : « Au citoyen Lépine, horloger, place des Victoires, à Paris, » Vous me faites espérer, citoyen et bon ami, le plaisir de vous recevoir chez moi demain, 14, un peu de bon (sic) heure, pour y voir l’image qui aproche le plus de la resemblance de votre chere Amélie ; je désire ardamment, pour votre satisfaction, que les efforts que j’ai fait dans cet arts (sic) puisse vous la faire reconnoitre et suis tout à vous. Votre concitoyen Boze. Ce 13 floréal an VII. » On se plaît à penser, devant ces lignes incorrectes, que Boze se servait mieux du pinceau que de la plume. Citons sur lui cette