Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/109

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le Français effrayé, qui, me prenant pour un Siou, allait faire feu sur moi.

Le second Français, les femmes et les enfans étaient tous pêle-mêle couchés dans un coin, poussant des cris de détresse. Nous apprîmes que le plus brave des deux, celui qui montait la garde à la fenêtre, avait, peu d’instans auparavant, conduit son cheval hors de l’enceinte du fort pour le faire boire, et que ce pauvre animal avait été, dès la porte, frappé à mort par des hommes cachés tout près de là. Le Français nous avait d’abord pris pour les meurtriers de son cheval ; mais bientôt il reconnut son erreur. Nous n’avions pas même vu le corps du cheval par dessus lequel nous avions sauté en entrant. Le Français ne voulait pas quitter le fort ; mais le Canard noir, qui se trouvait allié à l’une des femmes, insista pour qu’ils vinssent tous chercher un asile dans le camp indien. Plusieurs de nos jeunes guerriers arrivèrent successivement, et nous nous décidâmes à veiller toute la nuit dans le fort.