Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/116

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implorent Me-suk-kum-mik-o-kwi, ou la Terre, la grande aïeule de tous. Dans ces chansons, ils racontent comment Na-na-bush a créé la terre, pour obéir aux ordres du Grand Esprit, et comment toutes les choses nécessaires aux oncles et tantes de Na-na-bush, c’est à dire aux hommes et aux femmes, ont été confiées à la garde de la grande aïeule. Na-na-bush, toujours le bienveillant intercesseur des hommes auprès de l’Être-Suprême, fit naître, pour leur usage, les animaux, dont la chair leur servirait d’aliment, dont la peau les vêtirait ; il créa des racines et des médicamens d’un pouvoir souverain pour guérir leurs maladies et, dans les temps de disette, les rendre capables de tuer le gibier.

Tout cela fut confié aux soins de Me-suk-kum-mik-o-kwi ; et, pour que ses oncles et ses tantes ne l’invoquassent jamais en vain, la vieille femme eut ordre de ne point sortir de sa cabane. Aussi les bons Indiens n’arrachent-ils aucune des racines dont leurs médecines se composent, sans déposer en terre quelque offrande à Me-suk--