Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/121

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lui parler du moose que j’avais blessé. « Il est mort à présent, ajouta-t-il, et vous le trouverez en tel endroit ; le Grand Esprit veut qu’il soit apprêté pour un sacrifice. Je ne regardai point comme improbable que le moose eût succombé à sa blessure, et j’allai à sa recherche ; mais je trouvai qu’il n’était point mort, et ce fut pour moi une nouvelle occasion de me moquer des prétentions d’Ais-kaw-ba-wis : la confiance des Indiens n’en parut pas le moins du monde ébranlée,

Peu de temps après, je blessai encore un moose, et je rentrai sans le rapporter. « C’est là, dit Ais-kaw-ba-wis, le moose que le Grand Esprit m’a montré. » Je rapportai celui-là, et comme la plupart des Indiens souffraient de la faim, je voulus faire un festin, quoi qu’en pût dire notre prophète. Comme nous étions trop peu nombreux pour tout manger, l’animal fut désossé, et l’on déposa tous ses os en un monceau devant Ais-kaw-ba-wis, en prenant grand soin de n’en pas briser un seul : ils furent