Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/122

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ensuite transportés en un lieu sûr, et suspendus hors de la portée des chiens et des loups ; car aucun os d’un animal, ainsi offert en sacrifice, ne doit être brisé pour aucun motif. Le lendemain, je tuai un autre moose gras ; à cette occasion, Ais-kaw-ba-wis adressa un long discours au Grand Esprit, et me dit ensuite : « Vous voyez, mon fils, comme votre bonne conduite est récompensée ; vous avez offert au Grand Esprit les prémices de votre chasse, il veillera à ce que rien ne vous manque. »

Le lendemain, je sortis avec mon beau-frère, et nous tuâmes chacun un moose. Ais-kaw-ba-wis se glorifiait très haut de l’efficacité, du sacrifice qu’il m’avait fait faire, et son ascendant sur les âmes superstitieuses des Indiens s’accrut encore. Malgré ce haut degré de faveur surpris par son adresse, c’était un homme à qui il était arrivé, une fois en sa vie, dans une famine, de manger sa propre femme, et les Indiens avaient voulu le tuer comme indigne de vivre.

Quand la surface de la neige vint à se durcir à