Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chants, je recommandai à tous les membres de ma famille de prendre des positions qu’il leur fût possible de garder pendant la moitié au moins de la nuit, sans plus faire aucun mouvement jusqu’à ce que j’eusse fini. J’ai toujours reconnu mon entière dépendance d’un pouvoir supérieur et invisible ; mais cette conviction prenait plus de force dans les jours de détresse et de danger. Je me mis à prier avec ferveur, bien convaincu que mes instances s’adressaient à un être qui se plaisait à m’entendre et pouvait m’exaucer : je le priai de jeter les yeux sur les souffrances de ma famille et de la prendre en pitié. Le lendemain, je tuai un moose ; et, bientôt après, une forte neige étant arrivée, nous fûmes délivrés de la crainte d’une famine prochaine.

Mais l’abondance ne reparut pas encore dans nos cabanes. Dans une de mes chasses, je tombai sur la trace d’un ours : mes chiens le suivirent pendant trois jours, et je marchai presque constamment auprès d’eux ; mais ils ne l’avaient pas encore atteint. Mes mocassins et mes mitasses