Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/159

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enfant était au milieu de la bande ; sans descendre de cheval, je l’enlevai de terre et le plaçai devant moi ; puis, tournant bride, je marchai droit aux deux Indiens. Ils étaient sortis du bois et me barraient le chemin, Gi-ah-ge-wa-go-mo tenant par le licou son cheval favori.

En arrivant sur eux, je laissai mon fils seul à cheval, les rênes à la main, et, sautant à terre, je frappai le cheval de Gi-ah-ge-wa-go-mo de deux coups d’un grand couteau que j’avais apporté tout exprès. Il me mit en joue et il allait tirer lorsque, m’élançant sur lui, je lui arrachai le fusil des mains. Il me menaça de tuer mon cheval dès qu’il aurait trouvé une autre arme à feu. À ces mots, je lui présentai son fusil, en lui disant de tuer mon cheval ; mais il ne l’osa pas.

« Vous avez, lui dis-je, oublié, ce me semble, ce que je vous ai dit il y a tantôt quatre mois, la première fois que vous avez enlevé mon fils ; mais moi, comme vous le voyez, je ne l’ai point oublié... Je suis tout disposé à vous tuer ; mais vous êtes si effrayé, que je vais vous laisser