Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/160

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vivre, pour voir s’il vous arrivera désormais d’enlever aucun de mes enfans. »

À ces mots, je m’éloignai : mes amis pouvaient à peine croire que j’eusse tué son cheval ; mais ils ne me blâmèrent pas. Gi-ah-ge-wa-go-mo lui-même ne le trouva pas mauvais, du moins je n’ai jamais entendu dire qu’il s’en plaignît et, de ce jour, il cessa tout à fait de me molester.

A peine arrivé à Me-nau-zhe-tau-nung, je me mis à défricher un champ ; mais le mauvais vouloir des Indiens à mon égard, envenimé sans doute par les manœuvres d’Ais-kaw-ba-wis, devint si intolérable, que je me décidai à les quitter. Comme j’allais partir, un fâcheux accident vint arrêter mes projets. J’étais monté sur un grand arbre, pour en couper les branches, et les ayant presque toutes jetées à terre, je voulus grimper plus haut pour en abattre la cime ; mais quelques unes des branches supérieures allèrent toucher la cime d’un autre arbre, et le contre-coup relança contre ma poitrine la tige que j’avais coupée. Tombé d’une grande hauteur,