Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/168

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trois jours, je parvins à mon cantonnement ; mais bientôt je me vis réduit à une extrême détresse dont une médecine de chasse me délivra.

Je n’avais pas de nattes ou puk~kwi pour ma cabane ; il fallut donc en élever une avec des perches et de longues herbes. Je préparai des peaux de mooses ; je fis moi-même mes raquettes à neige, mes mocassins et mes mitasses, ainsi que ceux de mes enfans. Je coupai le bois, je préparai nos repas ; mais tous ces soins domestiques m’empêchèrent plus d’une fois d’aller à la chasse, et le manque de provisions se fit sentir de temps en temps. Pendant la nuit, je travaillais dans ma cabane ; au point du jour, j’allais chercher le bois et je me livrais aux autres détails extérieurs ; quelquefois je réparais mes raquettes à neige ou mes vêtemens et ceux de mes enfans. Pendant la plus grande partie de l’hiver, je ne donnais, chaque nuit, que bien peu d’instans au sommeil.

Je menais encore cette vie au printemps, lorsqu’un jeune homme, nommé Se-bis-kuk-gu--