Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/167

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famille entière, car je ne savais pas si ma femme ne viendrait pas tôt ou tard me rejoindre.

Le chef de cette contrée, dont j’avais, au préalable, obtenu la permission de chasser dans un petit canton choisi, et la promesse que nul des siens n’y chasserait sur mes brisées, tenta de me dissuader d’aller passer ainsi l’hiver dans la solitude. Je devais, disait-il, ou rester près des Indiens ou prendre une seconde femme. Mes enfans se trouvaient trop jeunes pour pouvoir m’être utiles ; ma santé n’était pas bien raffermie, et il y avait, disait-il, beaucoup d’imprudence à vivre seul pendant cet hiver. Mais je ne voulus point écouter ses avis.

Je n’étais disposé alors ni à rester avec les Indiens ni à me choisir une femme ; je me mis donc à tracer un sentier vers mon quartier d’hiver. J’y traînai d’abord tout ce que je possédais, et j’y conduisis mes enfans dans un second voyage. Ma fille Marthe avait alors trois ans et mes autres enfans étaient bien petits encore. En