Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vant en état de remplir ma promesse, je fus mortifié de voir qu’on ne tenait nul compte de moi dans ces conférences.

La nuit, comme nous étions fort près de la place, je fis part de mes griefs à Loueson-Nowlan, interprète qui connaissait bien le pays, et avait dans le fort un frère de demi-sang, commis de M. Harshield. Couchés auprès d’un feu qui ne servait qu’à nous deux, nous tombâmes d’accord que seuls nous pourrions surprendre et enlever le fort ; nous résolûmes de tenter l’aventure, mais nous confiâmes nos projets à quelques soldats qui nous suivirent. Il n’y avait ni collines, ni buissons pour couvrir notre approche ; mais la nuit était obscure et si froide, que nous ne devions pas craindre, de la part de nos ennemis, une vigilance bien active. Nous fîmes une échelle à la manière indienne avec un tronc d’arbre dont les racines des branches furent taillées pour recevoir nos pieds : nous l’appliquâmes contre le mur, d’où nous parvînmes dans l’intérieur sur le toit de la forge, et de là nous