Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/245

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mais l’interprète du gouverneur lui adressa de vifs reproches.

Il était évident pour tout le monde que le jeune Potawatomie ne se rétablirait pas de sa blessure, et que même il touchait à ses derniers momens. Notre compagnon, en revenant, trouva que nous avions préparé des présens considérables. L’un donnait une couverture, l’autre une pièce d’étoffe, celui-ci un objet, celui-là un autre. Il les emporta aussitôt, et les posant à terre devant le blessé, il dit aux parens qui l’entouraient : « Mes amis, j’ai, comme vous le voyez, tué cet homme, votre frère, mais je ne savais ce que je faisais ; je n’avais point de mauvais vouloir contre lui. Quand il était venu, il y a peu de jours, visiter notre camp, je l’avais vu avec plaisir ; mais l’ivresse m’a rendu fou, et ma vie vous appartient de droit (23). Je suis pauvre ; je vis parmi des étrangers ; mais plusieurs de ceux qui m’ont amené de mon pays me reconduiraient volontiers à ma famille : aussi m’ont-ils envoyé à vous avec ce faible présent.