Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

après, l’interprète me dit que le gouverneur avait été curieux de voir jusqu’à quel point je partageais la passion des Indiens pour les liqueurs enivrantes, et si, dans l’ivresse, je me conduisais comme eux ; mais je n’avais point éprouvé l’influence du vin assez fortement pour m’oublier et ne pas comprendre mon état : je m’étais couché aussitôt, pour me relever sans aucune trace de cet excès.

Quelques Potawatomies volèrent le cheval que m’avait prêté, dans ma route, le bon vieillard Ah-koo-nah-goo-zik ; mais il fut retrouvé par les jeunes hommes qui suivaient mon ami Be-nais-sa, et je le rendis à son maître, qui se trouvait à l’assemblée. Le gouverneur Cass, apprenant combien cet homme avait été bon pour moi, lui fit donner une très belle selle d’un grand prix.

Le vieillard persista quelque temps à refuser ce présent, et, quand on eut enfin gagné sur lui de le lui faire accepter, il exprima une vive gratitude. « Voilà bien, dit-il, ce que m’ont enseigné les vieillards qui s’occupaient de mon ins-