Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/259

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dans ce voyage, je m’y refusai constamment. M. Morgan voulait dormir dans les maisons où nous nous arrêtions la nuit ; moi je choisissais une bonne place au dehors pour me livrer au sommeil. Le retour d’une partie de ma santé me démontra l’avantage de cette conduite.

Lorsque M. Morgan eut quitté Cincinnati, je voyageai seul et ne tardai pas à manquer de provisions. Vers ce temps, un vieillard qui se tenait devant sa porte s’écria, en m’apercevant : « Arrête, viens ! » De tout ce qu’il me dit, je ne compris que ces deux mots ; mais, dans son air et dans sa contenance, je crus reconnaître des intentions amicales, et j’entrai dans sa cour. Il prit mon cheval et lui donna beaucoup de grain. J’entrai avec lui dans sa maison ; il mit de la viande devant moi, mais je ne pouvais pas manger : il s’en aperçut et me donna des noix dont je mangeai plusieurs. Puis, voyant que mon cheval était repu et que j’avais une vive impatience de partir, il le sella et me l’amena. Je lui offris de l’argent qu’il ne voulut point accepter.