Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/258

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rouge. Vingt ou trente voisins se réunirent à la nouvelle de mon projet de départ, et je compris qu’ils cherchaient à m’en dissuader ; mais, quand ils virent que je ne cédais pas, ils me donnèrent chacun quelque argent : celui-ci un schelling, celui-là deux, d’autres de plus fortes sommes ; et je partis à cheval.

A peine avais-je marché dix milles, que, la fatigue réveillant la maladie, je fus obligé de m’arrêter chez un homme dont j’ai su le nom plus tard ; il s’appelait Morgan. Je restai là quatre jours, et quand je redemandai mon cheval, les voisins, se rassemblant autour de moi, me firent aussi quelques présens. L’un me donnait du pain dans un sac, l’autre attachait un cochon de lait derrière ma selle ; entre eux tous ils me fournirent un bon assortiment de provisions et quelque argent.

Je voulais retourner à Détroit ; mais, comme j’étais bien faible encore, M. Morgan m’accompagna à Cincinnati. Je m’étais aperçu que coucher dans une maison me rendait malade, et,