Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/263

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je commençai à me trouver un peu plus fort. À ce point de mon voyage, les espaces libres devenaient de plus en plus vastes entre les habitations ; aussi, rencontrant dans le bois un troupeau de cochons, en tuai-je un que j’écorchai et dont je suspendis la chair à ma selle. Cette capture me remit pour quelque temps dans l’abondance.

Au lac Érié était un traiteur que je connaissais beaucoup, et qui parlait aussi bien que moi la langue des Ottawwaws ; mais, quand je lui demandai quelque chose pour mon cheval, il me dit de m’en aller, parce qu’il ne voulait rien me donner ; puis, se ravisant, il m’offrit du grain en échange de ma viande d’ours : c’était ainsi qu’il nommait la chair de cochon suspendue à ma selle. Je lui tournai le dos, et, traversant le Miami, j’allai dormir dans les bois.

Cette nuit-là, je me retrouvai très malade, et, le matin, m’apercevant que mon cheval s’était échappé, je me sentis à peine en état de le suivre. En arrivant au bord de la rivière, je le