Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/28

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devons plus jamais nous enivrer, ni voler, ni mentir, ni marcher contre nos ennemis. Tant que nous obéirons sans réserve à ces commandemens du Grand Esprit, les Sioux mêmes, s’ils viennent dans notre pays, ne pourront pas nous apercevoir. Nous serons protégés et heureux. »

J’écoutai attentivement tout ce qu’il avait à me dire, et je lui répondis que je ne croyais pas que nous dussions tous mourir, si notre feu venait à s’éteindre ; que, dans bien des cas, il était impossible de ne pas corriger nos enfans, et qu’enfin, nos chiens nous étant fort utiles pour la chasse, je ne croyais pas que le Grand Esprit eût aucune volonté de nous en priver. Il continua à nous parler jusqu’à une heure fort avancée de la nuit, et alla ensuite dormir dans ma hutte. Je me réveillai le premier, et voyant que le feu était éteint, je l’appelais pour venir voir combien de nous étaient vivans et combien étaient morts. Mais il était préparé contre le ridicule que je voulais jeter sur sa doctrine, et il