Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/288

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ami, aimez-vous la venaison ? » Je lui répondis que je l’aimais, et je dirigeai vers le bord mon embarcation, où il mit un daim très grand et très gras en me disant : « Peut-être serez-vous bien aise de manger un peu de ce daim que je viens de tuer à l’instant même. » Comme à ces mots il s’éloignait, je le rappelai ; mais il ne voulait rien en échange de la venaison, et j’eus beaucoup de peine à lui faire accepter un peu de poudre, quelques balles et des pierres à fusil, dont il parut fort reconnaissant.

Vers ce temps, un jour que je m’étais échauffé au travail, je tuai une grue et me jetai à l’eau pour aller la prendre. Bientôt après, j’éprouvai un léger malaise ; mais, sans réfléchir à la cause de ma souffrance, je rentrai encore dans l’eau pour chercher une autre pièce de gibier : je tombai malade aussitôt, et me trouvai hors d’état de poursuivre ma route. La fièvre me reprit avec une violence telle que, croyant ma fin prochaine, je donnai des instructions au vieux fumeur pour conduire mes enfans au gouverneur Clark, qui,