Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/315

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ensuite un portage pour rejoindre le cours d’eau principal. Près de l’embouchure de la rivière de l’Esturgeon, était alors un village ou camp de six ou sept cabanes. Dans cette bande se trouvait un jeune homme nommé Ome-zhuh-gwut-oons ; fustigé, peu de temps auparavant, par ordre de M. Cote, pour quelque acte de mauvaise conduite, réelle ou apparente, commis dans les alentours du comptoir, il en gardait un profond ressentiment : instruit de mon passage, il vint me rejoindre dans son petit canot.

Cet homme affecta d’une manière assez étrange de s’entretenir avec moi, et prétendit qu’il existait entre nous des relations de famille. Il campa la nuit avec nous, et le matin nous partîmes ensemble. Comme nous faisions une halte sur la rive, je remarquai qu’il saisissait une occasion de rencontrer dans le bois une de mes filles, qui revint sur-le-champ, un peu agitée. Sa mère eut aussi plusieurs fois avec elle, dans la journée, une conversation intime ; mais la jeune fille resta triste et poussa plusieurs fois des cris.