Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/316

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Vers la nuit, lorsque nous nous arrêtâmes pour camper,le jeune homme ne tarda pas à s’éloigner. Fort occupé, en apparence, à mon campement, je ne le perdais pas de vue ; tout à coup je me rapprochai de lui, et je le trouvai au milieu de toutes ses médecines étalées ; il roulait, autour d’une balle, un nerf de daim, d’environ cinq pouces de longueur. Je lui dis : « Mon frère (c’était ainsi qu’il m’avait lui-même nommé), si vous manquez de poudre, de balles, ou de pierres à feu, j’en ai beaucoup et je vous en donnerai autant que vous en voudrez. » Il me répondit qu’il en avait lui-même beaucoup ; et je le quittai pour rejoindre mon camp.

Il resta quelque temps sans revenir, et reparut enfin habillé et paré comme un guerrier qui va combattre. Pendant la première partie de la nuit, il surveilla tous mes mouvemens avec une attention singulière, et mes soupçons, déjà fort excités, se confirmèrent de plus en plus ; mais il continua à parler beaucoup et aussi ami-