Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/318

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ralluma le feu et les chassa d’autour de moi avec une branche d’arbre.

Je sentais néanmoins que je ne devais pas dormir ; mais l’assoupissement commençait à me gagner, lorsqu’un nouvel orage, plus violent encore, vint à gronder. Dans l’intervalle des éclairs, je restais comme assoupi, sans remuer, sans plus ouvrir les yeux. Je ne perdais pas de vue le jeune homme ; une fois, un coup de tonnerre plus retentissant parut l’alarmer, et je le vis jeter comme offrande un peu de tabac dans la flamme ; une autre fois, le sommeil paraissant me gagner tout à fait, je le vis me surveiller comme un chat prêt à s’élancer sur sa proie, mais je ne m’abandonnai pas au sommeil.

Il déjeûna comme à l’ordinaire avec nous et partit en avant sans que je fusse encore prêt. Ma fille, à qui il avait parlé dans le bois, semblait plus alarmée qu’auparavant, et refusait absolument d’entrer dans le canot ; mais sa mère se donnait beaucoup de peine pour calmer son agitation et m’empêcher d’y prendre garde. Elle