Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/319

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se décida enfin, et nous partîmes. Le jeune homme côtoya le rivage devant nous à peu de distance, jusqu’à dix heures à peu près. Alors, à un tournant dans un endroit difficile et rapide d’où la vue s’étendait au loin, je fus surpris de ne plus apercevoir ni lui, ni son canot.

À cette place, la rivière a près de quatre-vingts verges de largeur, et à dix verges de la pointe dont je viens de parler, s’élève une petite île de roches nues. J’avais mis bas mon habit, et je poussais avec grand effort mon canot contre un courant violent, qui me forçait à me tenir très près du rivage, lorsque soudain une décharge de fusil retentit près de moi. J’entendis une balle siffler au dessus de ma tête ; je sentis comme un coup à mon côté ; la rame s’échappa de ma main droite, et cette main elle-même tomba sans force. La fumée du fusil obscurcissait les buissons, mais d’un second coup-d’œil je distinguai Ome-zhuh-gwut-oons, qui s’enfuyait.

Au même instant, les cris de mes filles attirèrent mon attention sur le canot, que je vis tout