Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/320

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couvert de sang. J’essayai, de ma main gauche, de pousser mon canot à terre pour poursuivre le jeune homme ; mais le courant, trop fort pour moi, nous entraîna vers l’autre bord et nous jeta sur la petite île rocheuse. Là, mettant pied à terre, je tirai un peu de ma main gauche le canot sur le roc, et j’essayai de charger mon fusil ; avant d’y être parvenu, je tombai sans connaissance. Quand je revins à moi, j’étais seul sur l’île ; le canot qui portait mes filles disparaissait à perte de vue en descendant la rivière ; je m’évanouis presque aussitôt une seconde fois, mais enfin je repris connaissance.

Croyant que l’homme qui m’avait frappé m’observait encore de quelque endroit caché, j’examinai mes blessures ; mon bras droit était fort maltraité. La balle, entrée dans mon corps dans la direction du poumon, n’était pas sortie ; mon état me parut désespéré. J’appelai Ome-zhuh-gwut-oons, je le suppliai de venir mettre un terme immédiat à des jours qui ne pouvaient plus se prolonger qu’au milieu des souffrances.