Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/377

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l’appellent, l’ombre, se détache du corps dans les maladies violentes, et ils regardent une personne dont l’état paraît désespéré comme déjà morte : aussi vous parlent-ils d’hommes qui sont morts en tel temps, et qui cependant ont vécu depuis non seulement bien des jours, mais bien des années. Quand on le leur fait remarquer, ils ne reconnaissent aucune impropriété de terme ; il leur arrive même souvent de dire : telle personne est morte à telle époque, mais elle est revenue.

Je les ai entendus reprocher à un malade de s’exposer témérairement, dans sa convalescence, au danger de perdre son ombre qui n’était pas bien attachée à sa personne. Ils pensent que l’ame se sépare du corps avant le commencement de sa dissolution ; mais ils croient aussi qu’elle ne s’en éloigne que long-temps après la mort. Cette croyance se montre évidemment dans leur fête du che-bah-koo-che-ga-win, et dans quelques unes de leurs cérémonies d’enterrement, surtout de la part des femmes, qui