Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/378

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les derniers devoirs à leurs maris.

Au printemps de 1826, un homme de la tribu des Menomonies vint à mourir, et fut enterré très près de l’endroit où campait une partie du cinquième régiment de l’infanterie des États-Unis, sur un plateau en arrière du village de la prairie du Chien, situé aux bords du Mississipi. Le corps fut accompagné à son dernier asile par une foule nombreuse d’amis et de parens : comme on allait le descendre dans la fosse, la veuve s’approcha, contempla le grossier cercueil, monta dessus, s’élança aussitôt, et prit sa course à travers la plaine sans s’arrêter avant un mille.

Tel est l’usage des femmes de cette tribu ; et la veuve a grand soin, si elle songe à un second mariage, de ne point tourner ses regards du côté du tombeau qu’elle vient de quitter ; c’est par une route détournée qu’elle doit regagner sa cabane. Cela se fait ainsi, disent-elles, pour que le chapi (jèbi des Ojibbeways) ou le mort ne puisse plus les suivre désormais. Les Menomonies