Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/40

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rapproché ; nous nous attendions à les voir tomber sur nous avant le jour.

Plus de la moitié de la nuit s’était passée, et nul de nous n’avait dormi, lorsque, tout à coup, un bruit se fit entendre à peu de distance ; nos chiens donnèrent des marques évidentes de frayeur, et je dis à mes enfans que l’heure était venue de mourir tous ensemble. Je me plaçai sur le devant de la cabane, et, soulevant un peu la porte, j’avançai le canon de mon fusil, tout prêt à recevoir l’ennemi : j’entendais distinctement un bruit de pas ; mais, la nuit étant obscure, je ne pouvais rien apercevoir. Enfin, une petite masse noire, pas plus grande qu’une tête d’homme, s’avança lentement et marcha droit à ma cabane ; j’éprouvai alors de nouveau combien la peur peut agir sur le sens de la vue. Cet objet, en s’approchant, me semblait, parfois, s’élever à la hauteur d’un homme, et presque aussitôt reprendre ses véritables proportions. Convaincu, enfin, que c’était un petit animal, je sortis, reconnus un porc-épic, et le tuai