Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/45

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trace, sans aucun égard pour mon état ils s’enfuirent de toute leur vitesse. Le printemps n’était pas encore très avancé ; il était tombé, toute la journée, de la pluie et de la neige. La nuit, le vent commença à souffler du nord-ouest, et l’eau à geler. Je suivis de loin mes compagnons, et, les atteignant très tard dans la nuit, je les trouvai à demi morts dans leur camp ; car, disciples du prophète, ils n’avaient point osé allumer un feu. Wa-me-gon-a-biew était un de ces hommes et ne se montrait pas le dernier à m’abandonner à la moindre apparence de danger. Le lendemain matin, la glace était assez forte pour permettre de passer la rivière, et comme cette gelée avait été précédée de chaleur, nous eûmes beaucoup à souffrir. Après une halte de quatre jours, à l’endroit où nos femmes faisaient la récolte du sucre, nous retournâmes au pays des Sioux. Dans cette marche, nous rencontrâmes les deux Indiens qui avaient échappé à l’attaque de nos ennemis : tout en eux portait les marques de l’extrême misère et de la famine.