Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/72

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se croyant laissé seul en arrière. Le lendemain matin, comme nous suivions les traces de nos compagnons, nous rencontrâmes des messagers envoyés pour nous apprendre que le fils de Nah-gitch-e-gum-me, de l’homme qui nous avait quittés si brusquement avec Wah-ka-zhe, venait de se blesser à mort, par accident, d’un coup de fusil. Ce jeune homme se tenait négligemment appuyé sur la bouche de son fusil, un mouvement de sa raquette à neige, sur laquelle il reposait, avait fait partir la détente, et le coup, lui traversant l’aisselle, était venu frapper la tête. Malgré cette horrible blessure, il vécut vingt jours encore dans un état de stupeur et d’insensibilité. Les Indiens attribuèrent à un triste pressentiment la manière subite dont nos compagnons nous avaient abandonnés.