Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/98

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ceinturon un grand couteau, j’en armai ma main droite, sans le lâcher de la gauche. Quand il se vit à l’improviste tout à fait à ma merci, il appela d’abord sa femme, puis son interprète, et leur dit de me mettre hors de sa maison. L’interprète lui répondit : « Vous pouvez le faire tout aussi bien que moi. » Quelques Français, présens à cette querelle, lui refusèrent aussi leur assistance.

Voyant qu’il ne pouvait ni m’intimider ni me dompter, il eut recours, encore une fois, à des voies plus douces ; il m’offrit de partager avec moi, et de me laisser la moitié de mes fourrures pour les agens de la baie d’Hudson. « Vous avez toujours, me dit-il, appartenu au Nord-Ouest, pourquoi nous déserter à présent pour la baie d’Hudson ? » Et il se mit à compter les peaux, les divisant en deux parts ; mais je lui dis que ce n’était pas nécessaire, parce que j’étais déterminé à ne pas lui en laisser une seule. « Je suis venu à vous à la dernière chute des feuilles, ajoutai-je, lorsque j’étais affamé et manquant