Page:Tannery - Pour l’histoire de la science Hellène.djvu/333

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Anaxagore et rivalisa avec Parménide, en se rapprochant de lui, mais encore plus des pythagoriens. Il pose les quatre éléments corporels, le feu, l’air, l'eau et la terre, comme éternels, tout en admettant que la combinaison et la séparation en fassent varier la quantité en plus et en moins; mais il a en outre, pour les mouvoir, deux principes proprement dits, l’Amour et la Haine; car les éléments doivent subir un mouvement alternatif, de combinaison par l’Amour, de séparation par la Haine. Ainsi, d’après lui, il y aurait six principes, car, dans tel passage, il attribue à l’Amour et à la Haine le pouvoir efficient (vers 68-69), dans tel autre, il les place sur le même rang que les quatre (vers 78-81).

2. Philosophum., 3. — (1) Empédocle, venu après les pythagoriens, a aussi longuement parlé de la nature des daimones, qu’il croit en très grand nombre et occupés à administrer ce qui se passe sur la terre. Il regarde comme principe de l’univers la Haine et l’Amour et le feu intelligent de l’unité, le dieu ; d’après lui, tout est formé de feu, tout se résoudra en feu, dogme adopté par les stoïciens, qui s’attendent donc à un embrasement. — (2) C’est, de tous, lui qui avoue le plus complètement la métempsycose (vers 11-12). — (3) Ainsi il affirme que les âmes passent dans les corps de tous les animaux. Son maître Pythagore avait dit qu’au siège de Troie il avait été Euphorbe ; il avait prétendu reconnaître son bouclier. Voilà pour Empédocle ( l ).

3. Ps.-Plut. (Stromat., 10). — Empédocle d’Agrigente admet quatre éléments, le feu, l’eau, l’éther et la terre, avec leur cause, l’Amour et la Haine. De la combinaison primordiale des éléments s’est d’abord séparé l’air qui s’est répandu tout autour en cercle ; après l’air, le feu s’est dégagé, mais, ne trouvant plus de place en haut, a couru au-dessous de la concrétion formée par l’air. Il y a autour de la terre deux hémisphères qui tournent circulairement, l’un dont l’ensemble est de feu, l’autre qui est mêlé d’air et d’un peu de feu; c’est ce dernier qui fait la nuit. Le commencement du mouvement a résulté de la rupture d’équilibre entraînée par la réunion du feu. Le soleil n’a nullement une nature ignée; c’est un reflet du feu, semblable à celui qui se produit sur Feau. La lune a été constituée par de l’air entraîné par le feu ; cet air s’est concrétionné comme de la grêle; la lumière de cet astre vient du soleil. Le principat n’appartient ni à Ta tête, ni à la poitrine, mais au

(*) Ce passage des Philosophumena vient de la même source suspecte que celui relatif à Héraclite.