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Quand on n’a pas fait d’études sur un pays, on n’en sait rien, voilà tout.

Enfin, hier, la solution du problème m’est venue tout à coup comme un éclair.

Je me trouvais dans un magasin de la Haute-Ville. Une dame américaine entre et achète un éventail de duvet, orné d’un superbe oiseau rouge. Cet éventail avait été évidemment fabriqué à Paris ou à New-York. Quelle ne fut donc pas ma surprise d’entendre le commis dire à cette dame, avec un aplomb imperturbable, que cette babiole avait été faite par « nos sauvages du Canada » ?

Voilà, me suis-je écrié, l’explication du problème ! Voilà pourquoi nous sommes sauvages !

Chaque année des milliers d’étrangers, fuyant les grandes chaleurs du Sud, visitent notre pays, et, comme souvenir de leur voyage, achètent de ces « Indian curiosities » qu’on voit étalées dans tant de magasins, et qui ne sont généralement pas plus sauvages que ceux qui les vendent. Je ne veux pas nuire au commerce, mais franchement nos marchands de « curiosités indiennes » nous font un tort incalculable. Les autorités devraient y voir.


SOCIÉTÉS SECRÈTES


LES « FORESTIERS »
4 août 1881

Il est de notre devoir de mettre nos compatriotes en garde contre une société sécrète, nous ne disons pas nouvelle, mais nouvellement introduite, croyons-nous, dans notre province. Une personne absolument digne de foi nous assure que cette société, appelée société des « Forestiers, » a déjà enrôlé des adeptes dans les Cantons de l’Est. Les chefs sont à Toronto, parait-il. Il