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OU RECUEIL D’ÉTUDES

Nous offrons en même temps nos meilleurs souhaits à la nouvelle direction du Courrier, qui continuera à être rédigé par M. Léon Meunier, écrivain des plus distingués, et à être administré par M. H. P. Sampers.

Tous deux restent seuls propriétaires du Courrier des États-Unis.


Pauvres gens du Journal de Québec ! Savez-vous bien ce que vous faites ? Nous voudrions croire que vous ne le savez pas, mais votre expérience vous condamne.

Que vous le sachiez ou que vous ne le sachiez pas, voici ce que vous faites : Vous prêtez main forte au démon de l’impureté, au démon qui peuple les lupanars.

Ce langage paraîtra peut-être excessif ; cependant nous voudrions trouver des expressions encore plus fortes pour flétrir le Courrier des États-Unis.

L’obscénité de certains feuilletons du Courrier est incroyable. Il y a des passages, par exemple, du roman intitulé : Fleur du Crime, que ce journal vient de publier, qui sont tellement immondes, tellement pourris, tellement puants que non-seulement nous ne pouvons pas les reproduire ici pour les flétrir, nous ne pouvons pas même les analyser.

Ces propos sont obscènes au delà du croyable, encore une fois. Le père de famille le moins scrupuleux qui entendrait un jeune homme tenir un pareil langage devant sa fille ou sa femme, chasserait le misérable de sa maison à coup de fouet.

Que disons-nous, cela est si abominable qu’un homme respectable aurait honte de lire ces passages tout haut devant un autre homme.

Plus que cela, nous défions tout homme qui ne soit pas complètement dépravé et endurci dans le crime, de lire cela tout bas sans rougir.

Il est impossible que la jeune fille ou le jeune homme qui se nourrit habituellement de cette pourriture n’ait pas l’imagination souillée.

Eh bien ! le Courrier des États-Unis, qui publie ces abominations, est très répandu au Canada, il circule dans nos familles, il traîne sur la table des cabinets de lecture où les gens le dévorent.