Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/217

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
223
OU RECUEIL D’ÉTUDES

vol et Asselin met les limiers de la police à sa poursuite. Accompagnés de Racette, ceux-ci rejoignent le pèlerin au Château-Richer, dans la maison de M. Lepage où sont réfugiées Geneviève et Marie-Louise. Ils l’arrêtent et le ramènent à Québec. Racette, enchanté de retrouver ces victimes, essaye d’enlever l’orpheline, mais Geneviève l’en empêche.

Rendu à Québec, Djos subit son procès et se voit condamner à cinq ans de pénitencier, car André Pagé, qui aurait pu établir l’innocence du prisonnier, ne vient au Palais de justice que lorsque la sentence est prononcée. L’honnête cultivateur veut cependant libérer le malheureux Djos, mais les véritables auteurs du vol l’attirent dans un guet-apens et l’assomment. Pagé toutefois ne meurt pas et grâce à son témoignage, on reconnaît que Djos n’est pas le coupable. Le peuple, sans attendre les formalités de la loi, enlève le muet de force aux autorités et se rend à l’église, après cet acte violence, pour réciter une prière d’action de grâces.

Djos, après avoir mis la police sur la piste des brigands, qui décident aussitôt de le faire mourir à cause de sa trahison, reprend son pèlerinage interrompu. Arrivé au Château-Richer pendant un orage, il aperçoit au milieu du fleuve une chaloupe en détresse à laquelle cinq personnes se cramponnent. Le muet se jette dans un canot et vole au secours des naufragés, qui ne sont autre que les brigands et Racette, venus dans ces parages pour enlever Marie-Louise. Heureusement pour Djos, il ne peut les atteindre, mais le vent le pousse, ainsi que ses ennemis, sur un îlot où, sans être vu, il écoute la conversation des voleurs. Il part en toute hâte pour déjouer leurs plans, mais ne pouvant parler et ne sachant écrire il ne réussit qu’à faire peur aux gens de la maison de M. Lepage. On le renferme dans le grenier. Au milieu de la nuit les brigands arrivent. Djos, voyant que ses efforts pour donner l’éveil sont inutiles, saute de la fenêtre, court à la grève, s’embusque, assomme l’un des voleurs, au moment où ils vont s’embarquer avec l’enfant, et met les autres en fuite. Il les poursuit, mais en vain ;