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MÉLANGES

Charlot emporte Marie-Louise à Québec et la réintègre dans la maison de Mlle Racette. Geneviève, devenue folle de peur, mais toujours dévouée au salut de l’enfant, retourne elle aussi à la ville, suivie d’un homme que Lepage a chargé de la surveiller. L’orpheline est bientôt retrouvée et ramenée au Château-Richer.

Après l’exploit que l’en vient de voir, Djos continue son pèlerinage. Sainte Anne exauce ses prières et il recouvre l’usage de la parole.

Accompagné de Marie-Louise, que M. Lepage a adoptée comme son enfant, Djos se dirige de nouveau vers Lotbinière, où le bruit du miracle s’est répandu. Tous les habitants de l’endroit viennent au-devant de lui. Il établit facilement son identité et Asselin lui-même est obligé de faire bon accueil à son neveu devenu tout à coup un personnage célèbre.

Mme Asselin, toutefois, conspire contre la vie de Joseph — on ne l’appelle plus Djos — avec Racette et le vieux Saint Pierre. Ceux-ci vont l’assassiner, lorsque la « cave à patates » où ils sont cachés s’écroule sur eux. Saint Pierre est tué et Racette, blessé. La femme d’Eusèbe tente de sauver son frère durant la nuit, mais Racette, à moitié déterré, l’empoigne par un bras et la tient ainsi jusqu’au matin, lorsque les voisins arrivent et la trouvent en cette position compromettante. Elle et son mari sont obligés de quitter la paroisse ; Racette et le charlatan, assommé par le pèlerin au Château-Richer, sont condamnés à cinq ans de pénitencier ; Charlot et Robert s’enfuient du pays. Enfin Djos, débarrassé de tous ses ennemis, épouse la charmante Noémie Bélanger qui n’a rien fait pour mériter un tel honneur.

Voilà le canevas sur lequel M. Lemay a brodé plus de six cents pages où les blancs, il faut l’avouer, jouent un rôle important.

La fable, on le voit, est assez compliquée et répond peu à l’idée que l’on s’en forme en voyant le titre du livre, qui est bien trouvé au point de vue du débit. On ne s’attend guère, en ouvrant le Pèlerin de Sainte-Anne, d’y rencontrer des histoires d’hommes de cage, de voleurs, d’assassins, de charlatans et de femmes