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DE LA PETITE BIÈRE
— DANS —
DE GROSSES BOUTEILLES


25 novembre 1879.


Je viens de parcourir une petite brochure très bien imprimée sur beau papier, qui porte le titre formidable que voici : « Relation de ce qui s’est passé lors des fouilles faites par ordre du gouvernement dans une partie des fondations du collège des jésuites de Québec précédée de certaines observations par Faucher de Saint Maurice, accompagné d’un plan par le capitaine Deville et d’une photo-lithographie. »

La longueur et la lourdeur de ce titre constituent un véritable anglicisme.

Mais ce titre, si extraordinaire qu’il soit, n’est rien comparé à ce qu’il renferme ou plutôt à ce qu’il ne renferme pas.

On ne saurait rien imaginer de plus simple que l’intrigue de cette pièce. La voici en deux mots : Le sieur Hilarion Gentil, conducteur des travaux de démolition du collège des jésuites, découvre des ossements humains qu’il met en lieu sûr. Informé de ce fait, M. Joly qui, dans ce temps-là portait le titre et exerçait les fonctions de premier ministre de la province, charge M. Faucher de diriger les fouilles. M. Faucher trouve d’autres ossements qui lui sont volés par des personnes restées inconnues jusqu’à ce jour.

Voilà le résultat peu brillant de la mission de M. Faucher. Il faut être gent de lettres pour en tirer quelque gloire et une brochure de cinquante pages.

M. Faucher « a cru devoir donner » à ce rapport la forme d’une déclaration notariée. Les raisons qu’il allègue pour expliquer cette innovation ne me paraissant pas satisfaisantes, j’ai « cru devoir » en chercher d’autres plus rationnelles. Il me semble que le mot de l’énigme se trouve dans le passage suivant :