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MÉLANGES

« La charge d’y enseigner est un ministère des plus sacrés ; sanctissimum docendi ministerium ; et que ces écoles doivent se ranger tout à côté des lieux de piété.

« Leur nom même indique leur but : elles ont été fondées pour apprendre à la jeunesse les premiers éléments des lettres et les premières vérités de la foi, ainsi que les préceptes de la morale, éducation nécessaire en tout temps, en tout lieu, dans tous les états, et qui a autant d’influence sur le salut de l’humanité entière que sur le salut de chaque individu. C’est, en effet, de l’éducation reçue dans l’enfance que dépend le plus souvent la conduite qu’on tient pendant le reste de la vie.

« Aussi Pie IX a-t-il montré sagement dans les lignes suivantes ce qu’on doit avant tout demander aux maîtres de ces écoles : — Dans ces écoles, dit-il, il faut que tous les enfants des classes du peuple reçoivent, même dès la plus tendre enfance, une connaissance sérieuse des mystères et des commandements de notre très sainte religion, et soient formés avec soin à la piété, à l’honnêteté des mœurs, à la vie chrétienne comme à la vie civile. Dans ces écoles, c’est surtout l’étude de la religion qui doit dominer et tenir le premier rang dans l’éducation, de telle sorte que les autres connaissances que la jeunesse y reçoit paraissent n’être que des accessoires. » (Epist. ad Archiep. Friburg. an. 1864).

« Tout le monde comprend, » continue Léon XIII, « que l’éducation des enfants ainsi entendue doit être du nombre des devoirs imposés à l’Évêque, et que les écoles en question, dans les villes les plus peuplées comme dans les plus petites bourgades, comptent parmi les œuvres dont la direction appartient à l’administration diocésaine.

« D’ailleurs, ce que la raison affirme, l’histoire le met dans une très vive lumière.

« Il n’est, en effet, aucune époque où ne se soit particulièrement manifesté le soin des conciles à établir et à protéger ces écoles, à propos desquelles ils ont pris de sages décisions.

« On voit dans les décrets qu’ils recommandent aux Évêques de les affermir et de leur donner de l’extension tant dans les villes que dans les bourgs (Synod. I. Provin. Camerae. et Synod. Provinc. Mechlin.) et d’y donner aux enfants une éducation, autant que possible, gratuite {Synod. Namurcen. an. 1604).

« De l’autorité des mêmes conciles sont émanées des lois exigeant que les élèves donnent le meilleur de leur esprit à la religion et à la piété (Synod.