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UNE CHRONIQUE D’AMOUR.

Voici le jour, voici que dans la vaste salle
Tombent les premiers feux de l’heure matinale,
Qui, d’une humide haleine ouvrant toutes les fleurs,
Semble dans son éclat réfléchir leurs couleurs.
Autour de la fenêtre un doux oiseau se joue ;
Il chante un chant joyeux ; du jasmin qu’il secoue
Les blanches fleurs, cédant à ce choc passager,
Pénètrent dans la chambre en nuage léger.
Ce fut là qu’on trouva la jeune infortunée !
On voulut relever cette tête inclinée
Que de ses noirs cheveux le voile épais couvrait :
Elle était morte !… morte en gardant son secret !